Est-ce que l’équipe de TF1 est au courant lorsque je zappe pendant la publicité des Enfoirés ? Est-ce que Bruno dans la Radio sait quand je décide de ne plus l’écouter ?
Je me demande souvent si les personnes qui travaillent à la radio peuvent repérer lorsque j’augmente le volume sonore à l’écoute d’une musique – que J’A-DO-RE – diffusée sur les ondes.
Je me pose aussi la question de savoir si ces mêmes personnes sont au courant lorsque je change de fréquence (donc de radio) quand je n’apprécie pas la musique.
Depuis que je travaille dans le monde du webmarketing, je sais que sur le Web, il est possible et très facile d’analyser une audience. Il suffit d’utiliser des traceurs pour faire du “tracking” et ainsi observer des indicateurs. J’ai donc voulu en savoir plus sur les autres canaux de communication.
Les indicateurs de performance online / en ligne
Sur le Web, les indicateurs de performance qui intéressent les professionnels peuvent être différents selon les entreprises, selon les objectifs. Quoi qu’il en soit, lorsque j’analyse l’audience d’un site Internet grâce à l’outil Google Analytics, je regarde plusieurs indicateurs :
- le nombre de visiteurs
- le nombre de visiteurs uniques
- le nombre de nouveaux visiteurs
- le nombre de pages visitées
- le temps resté sur les pages
- le taux de rebond
- le taux de conversion…
Ce qui est drôle, c’est que Mediametrie ne prend pas en compte l’ensemble de ces indicateurs mais seulement des informations de “surface” telles que les visiteurs uniques par mois, par jour. Et s’ils étaient restés qu’une seule seconde sans jamais vous recontacter par la suite…?
Les indicateurs de performance offline
La télévision
Les indicateurs pris en compte par Mediametrie sont :
- la durée d’écoute en minute
- C’est une moyenne du temps passé par les spectateurs à l’écoute des programmes diffusés. Toutefois, je n’ai pas trouvé d’indicateurs qui permettent de différencier la personne qui écoute un programme et celle qui le regarde réellement avec un intérêt particulier pour ce programme.
- la part d’audience
- C’est la part représentée par la durée d’écoute d’une chaîne par rapport à la durée totale à la télévision d’une manière générale.
La radio
Hé bien non ! Personne ne sait quand je lève le son à fooooond dès qu’une chanson que j’apprécie passe à la radio.
Du moins, personne qui ne m’aurait vue ou entendue. Et non, les animateurs radio ne peuvent pas non plus savoir lorsque je l’éteins quand une musique ne me plaît pas !
La raison est toute simple et c’est Alexis Thurotte, animateur sur NRJ Avignon qui me l’a apportée.
Les ondes… Elles permettent d’émettre mais pas de recevoir. Quand une onde est utilisée, il n’y a aucun moyen de savoir QUI utilise cette onde, et encore moins ce qu’il en fait. Toutefois, il est possible de connaître la DEA, la durée d’écoute par un auditeur. S’il écoute la radio en volume 2 (soit presque rien) on considère qu’il écoute quand même.
Une évolution…
La Radio aujourd’hui FM (Frequency Modulation ou modulation de fréquences) pourrait un jour se transformer en NT (Numérique Terrestre) et passer par Internet. A partir de ce moment, il sera effectivement possible d’analyser les augmentations de volume sonore ou les changements de radio.
Et l’Internet des objets ?
Bien sûr qu’il pourra y faire quelque chose ! Des informations seront transmises grâce aux adresses IP des voitures connectées. Et, qui dit adresse IP, dit identification du propriétaire… Et oui, on connaîtra encore un peu plus de choses à propos de nos préférences !
La presse
J’ai eu l’occasion de discuter avec Carina Istre. Et, à part suivre à la trace un individu dans la rue, lui poser un système de traçage des mouvements oculaires, il est très difficile de savoir si telle ou telle personne a bien lu un article dans un journal de presse. Le Vu-Lu serait le seul indicateur existant pour mesurer la performance… [Attention, je n’ai pas poussé ce sujet assez loin.]
Impossible de séparer les analyses des différents canaux !
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de ces divers entretiens et conversations – toutes plus riches les unes que les autres -, c’est qu’il ne faut pas prendre un indicateur à part entière. Il faut systématiquement le comparer avec un autre indicateur.
Exemple de l’e-mailing
Imaginons que j’envoie une newsletter à mes destinataires afin qu’ils puissent réserver une place pour un spectacle qui met à l’honneur l’histoire du chocolat. Toutefois, dans cette newsletter, je n’insère aucun bouton de réservation mais seulement un numéro de téléphone.
Ce n’est pas parce que mon taux de clics est à 0% que ma campagne d’e-mailing n’a pas été performante !
Je vais plutôt m’atteler à comptabiliser le nombre d’appels que j’ai reçu. J’en profiterai pour demander à chaque personne que j’ai au bout du fil comment ont-ils été informés de la tenue de ce fameux spectacle gourmand.
Encore mieux : je peux créer un numéro de téléphone spécifique dédié au spectacle. Numéro que je renseignerai UNIQUEMENT au sein de ma campagne d’e-mailing ! Le tri se fera alors “naturellement” !
Exemple de la télévision et des hashtags
Les hashtags : une nouvelle ère dans la guerre d’audience…
En quelques années seulement, le hashtag est devenu le nouvel indicateur de performance des chaînes de télévision. En effet, alors qu’il fallait attendre le résultat des audiences pour tester le succès ou non d’une émission. Il est désormais possible pour les chaînes de connaître en temps réel la popularité d’une émission.
Arrêtons-nous là pour l’instant au sujet des hashtags. Il y a tellement de choses à dire !
Comme vous le savez sans doute, Facebook a mis en place des réactions émotionnelles. Ce réseau social permet de savoir lorsqu’une publication vous a ému, énervé, vous a fait rire !
En effet, Mark Zuckerberg estimait qu’il était important de comprendre pourquoi un internaute démontre un intérêt pour une publication en particulier.
Prenons (à nouveau) l’exemple d’une chanson que l’on écoute à la radio. Êtes-vous ému ? Énervé ? Riez-vous ?
Il peut nous arriver d’augmenter le volume sonore bien fort pour pouvoir danser – avec le peu de place que l’on dispose et avec le plus de précautions possibles – au volant de sa voiture. Il peut aussi nous arriver de monter le son pour ne rien louper d’une information lors des journaux d’informations quotidiens. Un grand fou-rire lors d’un sketch de Gad Elmaleh diffusé.
Et lorsqu’une chanson vous rend nostalgique, n’augmentez-vous pas également le volume sonore de la radio ?
L’émotion ressentie aurait ainsi tout son sens dans la compréhension du comportement de l’auditeur… C’est un sujet tout à fait intéressant sur lequel Daniel Bô et Pascal Somarriba s’expriment. Pour aller plus loin, c’est par là-bas !